Sans vouloir remonter à des temps immémoriaux, les premières constructions donnent une occupation du bourg et alentours vers les XIIe – XIIIe siècles. C’est à cette période où la chapelle de Birac, aujourd’hui détruite, et l’église paroissiale ont été édifiées.
On retient à l’église le splendide porche à cinq rouleaux sculptés et les vestiges de maçonneries médiévales dans le mur nord de la nef (petite baie en plein cintre).
À l’époque médiévale puis moderne, le bourg devait se concentrer autour de l’église et de son cimetière, peut-être sous forme d’alignements de maisons, comme c’est le cas encore aujourd’hui.
L’essentiel du patrimoine d’Arsac date du XIXe siècle. L’essor de la vigne dynamise l’économie, auparavant basée sur la polyculture (exploitation des bois, landes, culture des céréales). Cette prospérité, qui se poursuit après la crise phylloxérique, propulse le Médoc et Arsac dans une phase de reconstruction intense : des bâtiments tout neufs en pierre de Bourg affichent leurs motifs décoratifs. C’est particulièrement le cas des maisons du centre bourg (moins en écart), qui se dotent d’ouvertures en losange éclairant le comble, surmontés de corniches moulurées ou à denticules.
Éléments décoratifs de façade dans le bourg.
| Décors et signature sur une façade en écart
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Au château d’Arsac également, la reconstruction est inévitable : M. Bouluguet, propriétaire et rentier de son état, commande vers 1862 à un architecte (probablement son fils), une nouvelle demeure, en lieu et place d’un logis du XVIe siècle.
La commune, quant à elle, prend part à un programme d’assainissement et de modernisation des édifices publics, qui aboutit à nombre de chantiers dans un laps de temps très court :
Toutes ces entreprises ont été fortement encouragées puis saluées par le Préfet de la Gironde. Dès les années 1850 et jusqu’aux années 1900, la physionomie du bâti est bouleversée et cette période représente près de 80% des maisons recensées.
Le paysage s’est également transformé avec de nombreuses activités peu à peu gommées par la vigne. Outre les ceps, l’eau et le vent. En effet, Arsac compte cinq moulins (quatre à eau, un à vent) à la fin du XIXe siècle.
Celui de la Mouline connaît une longue existence (attesté dès 1722), d’abord comme moulin seigneurial, puis communal et privé. Les ruines restantes montrent un remaniement durant la seconde moitié du XIXe siècle, comme pour celui de Séguis qui conserve ses deux arches d’évacuation d’eau.
Les tuileries-briqueteries occuperont une place de choix dans l’activité artisanale de la commune : à Carabin, Blanchard et Canteloup. Comme on le voit encore, ces trois zones de production ont permis la construction de nombreux hangars et dépendances, la production alimente même les chantiers des communes voisines.
L’enquête d’inventaire offre à tous un panorama du patrimoine communal. Complétée par des recherches en archives et de nombreuses cartes, l’opération dévoile le fonctionnement de certains édifices dans un contexte particulier. Nous l’avons vu, le XIXe siècle rime avec transformations : moins de landes, plus de vignes, moins de moellon et plus de pierre de taille, de décor, etc.
Pourtant, ce patrimoine visible, plus que centenaire, semble désormais menacé par plusieurs facteurs. Aux premiers rangs desquels on trouve la modernisation des techniques, la mécanisation et les constructions nouvelles qui contribuent, peu à peu, à l’effacement des traces passées.
Inventaire du patrimoine mené par Médoc Estuaire.
Visualisez quelques belles découvertes en photos
Vous retrouverez bientôt l’ensemble de l’opération menée sur Arsac et le reste des communes sur le site patrimonial Gertrude.